Deux baromètres consacrés à la prescription d’antibiotiques et au suivi des patients diabétiques ont été intégrés dans les logiciels DMI agréés en cette fin d’année. De plus, la participation à l’un d’eux est un critère pour l’attribution de la prime de pratique intégrée.
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Il s’agit d’un outil composé d’indicateurs chiffrés liés à sa pratique clinique.
Concrètement, le fonctionnement d’un baromètre repose sur le principe de l’audit et du feedback. En l’activant, vous avez accès à un tableau de bord affichant des données comparatives de votre pratique par rapport à d’autres professionnels de la même zone de soins primaires, province, voire pays. Ce tableau met en évidence les indicateurs sur lesquels vous pouvez vous concentrer pour améliorer le suivi de vos patients.
Une équipe interuniversitaire de médecins généralistes en exercice ont réalisés deux nouveaux baromètres à destination des généralistes. Le premier concerne le diabète et le second, les antibiotiques. Ceux-ci seront scientifiquement fondés et validés, et ont été rendues possibles grâce au soutien de l’INAMI.
L’objectif de ces deux baromètres est double. Tout d’abord, et c’est le plus important, chacun d’entre eux vous donne un aperçu de votre propre pratique. Sur la base d’un certain nombre de paramètres, vous pouvez, en tant que médecin généraliste, savoir quels sont vos patients les plus vulnérables qui ont besoin d’un meilleur suivi de leur diabète par exemple. Cela vous permet d’intervenir de manière proactive avant que la situation ne s’aggrave.
Le baromètre sur les antibiotiques se focalise, lui, sur la prescription excessive d’antibiotiques lors d’infections respiratoires dans la population générale. Votre action proactive consiste à adopter des pratiques de prescription plus judicieuses et à favoriser l’usage approprié des antibiotiques, ce qui est essentiel pour préserver leur efficacité à long terme et maintenir la santé de votre patient et de la population.
Les baromètres peuvent être abordés à première vue avec méfiance. En effet, de nombreuses données quittent les cabinets des généralistes. Cela soulève des questions sur la protection de la vie privée et le contrôle.
Les médecins concepteurs des baromètres, dirigés par le professeur Vaes partagent cette préoccupation – après tout, ils ont eux-mêmes un cabinet – et ont toujours été en faveur d’une anonymisation des données. C’est pourquoi les informations concrètes et individuelles d’un cabinet ne sont visibles que par lui-même. Personne d’autre, y compris les organismes organisateurs, ne peut consulter les données personnelles. Ces dernières deviennent des statistiques et sont traitées automatiquement comme des données agrégées.
Les données sont agrégées de manière anonyme et seul le praticien peut consulter les informations spécifiques à son cabinet. Il s’agit d’un outil développé par des médecins généralistes pour des médecins généralistes, et non d’un outil de contrôle.
Plus les cabinets participent aux baromètres, mieux ceux-ci fonctionnent.
Après tout, ils fonctionnent selon le principe de comparaison. En collectant des données sur l’ensemble d’un pays, on obtient des informations plus approfondies et on peut donner un retour d’information plus ciblé. Prenons l’exemple du baromètre du diabète : en collectant des données au niveau national, on obtient une vue d’ensemble.
Chaque cabinet peut ainsi se comparer à ses pairs, c’est pourquoi vous pourrez vérifier l’impact de vos efforts et ainsi prendre des mesures plus adéquates. Dans cette continuité, les médecins participants améliorent non seulement les soins prodigués à leurs propres patients, mais en partageant leurs données, ils contribuent à l’élaboration d’une politique belge plus large en matière de soins de santé, qui prépare la médecine générale à l’avenir.
Outre l’avantage évident d’un retour d’information instructif, ces baromètres offrent également une compensation financière étant donné qu’ils font partie de la prime de pratique intégrée.